lunedì 18 dicembre 2023

c'est quoi ce jeu ?

18 déc. - Nogent

Je reli le dernier texte que j'avais écrit pour Alaïa.

Il y a des choses qui ont changé depuis.

Elle m'a invité au Pays Basques, d'où elle est originaire et où sa maman a encore une maison. Plus précisément à Urrugne, proche de Saint Jean de Luz, à la frontière avec l'Espagne.

Avec nous il y avait aussi l'Ourson, la Sorcière et sa coloc. Je n'ai pas compris pourquoi elle m'ait invité, je ne suis pas son ami, je ne suis pas son amoureux. Je suis son amant, pourquoi elle me présente sa mère ?

Je crois juste qu'on ne fonctionne pas de la même manière.

Nous allons ensemble faire des randonnées, on marche pendant des heures sur les collines à côté, il y a plein d'animaux sauvages qui nous regardent et parfois on se doit de faire attention pour ne pas qu'ils nous attaquent. J'aime ce paysage, j'aime le clima, tout est très verdoyant.

Une fois on arrive jusqu'en Espagne en marchant deux heures, sous le déluge, en allant chercher des cigarettes (moins chères qu'en France) pour Héloïse.

En marchant dans les petits sentiers de montagne j'ai l'impression d'être un révolutionnaire, un frontalier qui se cache des ennemis en cherchant des provisions pour mon pays.

Mais je vois qu'on n'est pas sur la même longueur d'onde, c'est comme si on avait 15 ans et qu'on ne savait pas trop ce que ça voulait dire être ensemble. En même temps elle n'a que 22 ans, je me demande comment j'était il y a 8 ans, peut être pareil. Je repense à quand je voyais Laura, on se baladais de manière similaire.

À Urrugne, j'y ai passé 3 ou 4 jours, le soir j'aurais vraiment voulu dormir avec elle, mais cela n'a pas été le cas. Elle n'était pas bien et elle a préféré dormir toute seule. Plus de questions qui se rajoutent à la liste.

En rentrant, dans le train, je lui écris qu'il faut qu'on parle de la dynamique entre nous deux.

Les jours passent, et finalement on arrive à trouver le temps d'en parler quand je suis en Tunisie, en début août. Elle me dit que je suis un amant pour elle, et que la période est très chargée émotionnellement et mentalement parlant et que donc elle n'arrive pas à tout bien gérer. Il faut qu'elle se focalise sur Léo, avec qui va partir en Palestine.

C'est bon, j'en ai marre. Je ne comprends pas du tout, c'est quoi ce jeu auquel elle joue ?

Peut être pas un jeu pour elle, mais moi j'ai besoin d'avoir un cadre, un minimum, pour savoir comment organiser ma tête et mon coeur. Et visiblement ici il n'y en a aucun.

mercoledì 10 maggio 2023

5e étage, tango furioso

5e étage, Porte de la Chapelle, j’écoute du tango “furioso”, apparemment c’est le rythme de la musique. Je n'y connais rien, mais plus je l’écoute, plus je la regarde, plus je la trouve jolie et plus je me sens bien. On est dans un couloir, 5 étages, à 45 minutes de route en scooter de chez moi. Il est 23h13, elle étudie pour ses examens, la musique en effet a un rythme qu’on pourrait dire furieux, ça rentre direct dans la chair, j’adore.

Entre temps j’écris, c’est inspirant, son pied bat le temps, dans ses chaussures qui sont simple à mettre, qu’elle a depuis le collège, et son pull pour quand elle ne se trouve pas belle ou confortable. Mais qu’au moins est chaud.

Je suis captivé par la musique, même si elle s’entraîne c’est très agréable à écouter, je n’ai presque plus envie d’écrire, de temps en temps je ferme les yeux et j’écris sans regarder le clavier. Je regarde ses mains, à certains moments elle prononce des mots, elle vient de me regarder, et je souris.

Je pense beaucoup à ce qu’elle peut avoir en tête, la bouche semi ouverte, elle regarde la succession des notes sur sa partition, le regard concentré. J’aime énormément les cheveux qui lui tombent sur son front, en lui caressant les joues et le nez. C’est une des choses que je préfère.

5 étage, dans un couloir d’un immeuble à Porte de la Chapelle, j’écoute une jeune jouer du tango, et je pense que je suis un peu amoureux d’elle.

Je cherche à comprendre, comme il y a une semaine, je ne sais pas ce qu’elle pense, ce qu’elle ressent, elle ne me parle pas de ses émotions, sauf à certains moments. Hermétique, je cherche à déceler les symboles, les non dits, des petits gestes, des regards. C’est peut être ça qui m’intrigue, le fait de ne pas savoir.

5 étages, le couloir est surtout rouge. Elle a les mêmes boucles d’oreilles que dans une photo qu’elle m’a envoyée il y a un petit moment.

C’est dur de traduire la musique en mots, ce sont surtout des sons aiguës, qui entrent dans la poitrine comme des couteaux chauds. Ce n'était pas le terme que j’aurais vraiment voulu utiliser, mais c’est très dur de trouver une similitude concrète à la sensation que cela me fait éprouver.

Ce sont des sons aiguës, une partie de lumière dans le couloir s’est éteinte, on reste comme dans un concert, illuminés dans une petite partie de l’espace. Je me demande si les voisins des autres étages entendent quelque chose. Apparemment elle étudie ici depuis un an, donc j’imagine que tout se passe bien.

Je me demande aussi si je ne suis pas en train de projeter mes envies sur elle, le fait d’être avec quelqu’un à qui je plais, dans ma tête ça veut forcément dire qu’on est amoureux. Alors qu’on peut avoir un rapport hybride, entre une amitié et une relation amoureuse. Je me pose la question, la limite est tellement floue. Là c’est juste que je ne vois pas de sa part des rapprochements, sauf des petits gestes qu’elle peut avoir, comme le fait de me caresser les hanches quelques secondes après que j’ai franchi la porte de son appart.

Je recherche des petites choses comme ça, des petites attentions qui pourraient révéler des sentiments. J’observe, qu’est-ce qu’elle cherche ? Qu’est-ce qu’elle veut de moi ?

Je suis fasciné par cette personne, qui joue de la musique pratiquement tous les jours de sa vie.

Même si je me demande ce qu’elle cherche, je reste en observation, à l’écoute, littéralement. Il est 23h38, elle s’entraîne et je suis fasciné par sa discipline. La musique continue, j’écoute un peu moins pour me concentrer sur mes sensations, mes émotions, mon ressenti. Ai-je vraiment envie d’être avec quelqu’un qui ne me communique pas ce qu’elle ressent ? Laura me revient à l’esprit, elle aussi était au conservatoire, pour de la guitare pour le coup, elle n’allait pas bien du tout, surtout dans la période où on s’était connus. Notre histoire ne s’était pas bien passée, on s’était fait du mal, surtout moi. Je m’étais fait beaucoup de mal. Donc là je me pose la question, il y aura un moment où on sera tous les deux pour parler de ce qu’on a à l’intérieur ? Pour extérioriser nos sensations et sentiments ? Je me demande si j’ai envie d’être avec quelqu’un juste pour coucher avec, pour passer des moments de câlins. Je disais il y a un mois que si cela n'avait pas changé je me serais saoulé, je sens que ça se rapproche, je ne sais pas trop comment me rapporter avec les gens avec qui je ne sais pas ce qu’ils pensent. Surtout s’il y a des situations potentiellement amoureuses en jeu. Je commence à être gauche, maladroit, à ne pas savoir quoi faire, et je reste sans rien faire, rien dire. Paradoxalement je suis plus à l’aise quand il y a d’autres personnes autour, et qu’on n’est pas tous les deux. Je suis curieux de voir comment on va avancer, elle me dira ce qu’elle pense, un jour ?

Je me demande surtout ce qu’elle trouve en moi, juste une personne jolie avec qui faire l’amour ? Quelqu’un d’intéressant aussi ? Je n’en sais rien.

Je ne sais pas si ce soir lui dire que je suis un peu amoureux d’elle ou pas, en même temps je ne veux pas non plus perdre ce qu’on a en ce moment, ça fait qu’un mois qu’on relationne ensemble, c’est pas énorme. Elle me disait que ça lui avait pris 5 mois environ pour que sa relation principale commence à lui plaire. Mais dans quel sens ? Physique ? Romantique ? J’ignore cela aussi.

5 étage, couloir rouge, 23h49, une jeune femme qui joue de l’accordéon, moi assis par terre, dos contre le mur, qui tape des mots dans un ordinateur.

Une jeune femme avec des cheveux superbes, silencieuse, timide, qui joue avec de la passion dans ses mains et dans ses yeux. Qui se cache derrière des rigolades, des blagues douteuses.

Je regarde ses mains jouer avec aisance, elle me dit que pour bien étudier elle devrait faire au moins 1h par morceau, que normalement elle se chronomètre, que c’est incroyable, je lui dis que ce qui est incroyable c’est qu’elle ne se lasse pas. Mais en même temps ça me fait penser aux arts martiaux, à tous les détails à voir dans chaque technique et surtout dans chaque forme, le travail ne se termine jamais. Je prends du recul, je me remets dans mes bottes, je suis bien, peu importe ce qu’elle pense, ce qu’elle ressent. Enfin, si, c’est important, mais cela ne fait pas mon bonheur. Je lui demanderai comment elle se sent par rapport à nous deux, juste pour faire un point d’avancement. Et je m’adapterai en conséquence. En adaptant aussi mes comportements, et si vraiment je sens qu’il y a des trucs qui ne vont pas il y a toujours le temps de prendre encore plus de recul et faire des pas en arrière, ce ne serait pas la première fois.

5 étages, de la musique du 17e siècle qui sort de ses mains, ses mains agiles qui domptent 15kg d’accordéon. Qui lui font faire ce qu’elle veut (ou presque).

Je sais que je fonctionne par petites attentions, des regards, du temps passé ensemble, des chocolats (quand on peut), des cookies (vegans dans ce cas), du produit anti-cafards. Vu que je ne sais pas si je peux toucher le corps des autres, je préfère créer des connexions différentes, même si j’adore le toucher, j’adore quand les gens (que j’aime bien) me touchent. Ça me fait chaud au corps et au cœur.

Pendant que je l’écoute s’entraîner, j’écris et ça me fait du bien. Je me rends compte que j’ai un petit syndrome du super héros, je ne suis pas fatigué, je peux tout faire, si c’est pour quelqu’un d’autre, surtout quelqu’un que j’aime bien. Surtout quelqu’un que j’ai envie de séduire. Je viens d’écrire un truc, mais j’ai effacé, parce que ce n’était pas vrai. Je n’aide pas les gens car comme ça je pense qu’elles m’aimeront en retour. Mais plutôt pour le bonheur d’aider, l’acte en lui-même me fait du bien. Le fait de pouvoir extérioriser l’amour que j’ai dans tout mon être, me fait du bien.

Même si ça veut dire être au 5e étage d’un immeuble à Porte de la Chapelle, à 45 minutes de scooter de chez moi, à 00h08, assis par terre, juste pour passer du temps avec quelqu’un qui étudie de la musique.

Et j’attends, comme avec un petit chat errant.

mercoledì 3 maggio 2023

Coeur d'artichaut

 J’attendais Audrey, aux Galants à Châtelet, rue Saint Denis. Assis en terrasse, j’avais commandé un cocktail sans alcool et je lisais l’Alchimiste. J’étais encore au tout début, même pas page 50, quand on commence à parler de signes et le voyage de Santiago vers les Pyramides d’Égypte est à son commencement.

Quelqu’un se rapproche de moi, un garçon qui doit avoir entre 20 et 27 ans, difficile à jauger.

“Salut, est-ce que je peux t’exposer une thématique et avoir ton avis la dessus ? Je parle en ce moment avec des inconnus et je cherche à savoir ce qu’ils pensent d’un sujet.”

Je le regarde, il n’a pas l’air méchant, il a un appareil photo à la main. Il a l’air gentil et vraiment en cherche juste d’un échange. Je me demande s’il n’est pas journaliste, pour un média en style Brut.

“Bien sûr, avec plaisir” je réponds.

“Enchanté, moi c’est Justin”

Je lui propose de s'asseoir, il commande une demi-pinte de blonde, le serveur lui dit qu’il n’y a que 50 centimes de différence entre la pinte et le demi. Mais il refuse et il préfère boire moins.

Je l’observe, je me demande quand même s’il n’y a pas une arnaque, s’il n’y a pas quelqu’un derrière moi qui est en train de fouiller dans ma veste. Toutes mes affaires sont dans mes poches et mon sac de travail avec ordi est à mes pieds. À priori je crains rien. Mais je reste vigilant, tout en l’écoutant attentivement.

Il me raconte qu’il vient de se séparer de sa copine, avec laquelle il était depuis ses 16/17 ans, et que ça faisait au moins 5/6 ans qu’iels étaient ensemble (si je ne me trompe pas). Il doit avoir donc 22 ans, environ. Il m’explique que c’est elle qui l’a quitté, en lui disant que c’était juste parce qu’iels ont beaucoup changé, pas par manque d’amour. Il a passé une petite période de merde suite à cet évènement et ensuite il s’est forcé de passer à autre chose. Maintenant ça fait deux semaines qu’il parle avec une fille sur une appli de rencontre et il ne sait pas trop quoi faire parce que c’est toujours lui qui commence les discussions, qu’au début il s’était inscrit juste pour passer du temps avec quelqu’un mais que pour cette fille il ressent une vraie attirance et il aurait envie de la connaître plus, pas que pour du sexe.

“Mon problème est que je m’attache très vite, et je ne sais pas trop comment m’y prendre.”

Il est conscient du fait que son modèle de relation sont ses parents, qui se sont connus à leurs 17 ans et sont toujours ensemble, ils s’aiment encore beaucoup.

Je lui pose quelques questions, par rapport à ses envies, ses attentes, s’il prend du temps pour penser à lui-même.

J’aime bien parler avec les gens, et là j’adore que quelqu’un se soit rapproché de moi de manière random juste pour me parler d’un souci amoureux.

Je commence par lui raconter la fin de la relation que j’avais eu avec Sofia, de comment je m’étais ressenti après et du début de la relation avec Hélo. Je lui parle aussi du polyamour et de comment cela m’a aidé à penser plus à moi-même et en même temps au bien-être des autres. Je lui parle aussi de ma relation avec Alaïa, de comment moi aussi j’ai tendance à m’attacher vite, de manière impulsive et un peu yolo, et de comment en ce moment je prends du recul sur les choses pour préserver tout le monde.

“Mais du coup, j’ai demandé aussi un avis à des collègues et à des amis proches. Comme ça j’ai des points de vue différents, des personnes qui me connaissent moins, d’autres qui me connaissent depuis toute ma vie et des inconnus comme toi. Il y a eu des gens qui m’ont dit que si j’avais envie de lui écrire je devais juste le faire, d’autres, à l’inverse, m’ont conseillé de me faire désirer pour que ce soit elle à revenir vers moi. L’autre jour je lui avait proposé qu’on se voit pour un café, elle m’a dit qu’elle serait disponible à partir du 9, parce qu’elle a une semaine assez chargée. Moi je me rends compte que je pense souvent à elle, et comme les soirs je suis libre j’aurais vraiment envie de la voir.”

“Alors, je comprends cette histoire de se-faire-désirer, c’est vrai que c’est un fonctionnement humain qui marche. Par contre je trouve que c’est un mythe, pour moi ce qui est important est que tu soit transparent avec elle, et que tu lui laisse aussi prendre son temps. Pas pour te faire désirer volontairement, mais pour l’écouter et être clair sur tes attentes et envies.”

Il me pose aussi des questions sur le polyamour, des questions pas bêtes, il est vraiment curieux, même si ce ne serait pas quelque chose pour lui. Il me demande par exemple si mes relations ont toutes les mêmes caractéristiques ou si chaque relation est différente et m’apporte quelque chose de complémentaire. Il me dit aussi qu’il a toujours eu un cœur d’artichaut, qu’il a toujours été amoureux.

Je lui partage comment je me ressens par rapport à mes relations, à ce qu’elle m’apportent en tant qu’être humain et ce que j’apporte moi. Où sont les compromis, les ententes, les différences et les similitudes.

Audrey fini par arriver, elle pensait au début que c’était un collègue à moi. Je lui résume la situation, et continue de parler.

J’insiste sur la communication, sur le fait d’identifier ses besoins et de les expliquer le plus clairement à l’autre personne. D’attendre en effet peut être quelque jour, avant de la relancer, juste pour lui laisser du temps et aussi pour réfléchir un peu à comment il se ressent. Ensuite il pourrait être transparent, lui dire qu’il l’aime bien et qu’il aurait envie de la connaître plus, sans se lancer dans des trucs qui pourraient mettre de la pression.

Audrey pose des questions plus techniques, s’ils se sont déjà vus, s’ils ont déjà parlé au téléphone.

On lui dit le métier qu’on fait, et qu’on est habitué à poser beaucoup de questions. Lui il nous explique qu’il est dans le jeu vidéo et que dans ses études il y avait un petit module sur l’UX. On reprend la conversation et je commence avec mes métaphores, je lui dit aussi de garder le cœur chaud et la tête froide, que tout est un équilibre entre la discipline et le lâcher prise, et c’est là qu’il y a le flow. On continue comme ça un petit moment, je ne sais pas trop combien de temps on est restés à parler. Je lui parle aussi des cafés poly, si jamais il a envie de discuter de relations.

Après, comme il est arrivé, il est reparti, en nous remerciant pour cet échange qui lui a fait du bien.

Fluidité relationnelles et câlins, caresses et amour

 J’ai bien fait d’aller à Nantes, au final.

De retour à Paris, ce fin de semaine m’a fait du bien. J’ai réalisé pour la première fois qu’en effet j’habite ici, et que tous les voyages que je ferais en futur serons pour revenir à cette maison. Je ne suis plus un touriste, cela devient mon oasis.

Un fin de semaine complètement hippie, avec des plains douteux qui se terminent bien, avec cette sensation d’être dans un flux qui sécurise. Au moins, qui me sécurise. Je ne savais même pas si on aurait dormi ensemble, vu qu’à Nantes il y avait Elia, son amant. Je ne savais même pas j’aurais dormi. Au final nous sommes restés ensemble les deux nuits, pour des moments de tendresse, d’amour. Et c’est bien cette fluidité dans mes relations que j’aime, qui me fait sentir bien et apaisé. Les personnes ne nous appartiennent pas, ce sont des êtres à part entière, avec leurs besoins, leurs habitudes. Comme j’avais écrit il y a 10 ans, quand deux voyageureuse se rencontrent, tu peux les voir danser au rythme de l’univers.

C’est ça qu’on fait, on danse, on a vraiment dansé d’ailleurs, lors de la soirée de dimanche. Même si la techno ce n’est pas le genre de musique que j’aime le plus, ça m’a permis de me défouler. Je l’ai vue tellement belle, tellement heureuse, ça fait du bien. Elle avait l’air libre, insouciante des personnes autour. Qu’est-ce que j’aime les personnes comme ça.

Je viens de gratter peut être aussi quelque chose de relatif à mes modèles relationnels. Je me suis toujours demandé pourquoi j’ai du mal à me faire des amis proches, pourquoi j’ai toujours eu des connaissances (qui m’aiment bien et avec lesquelles je partage beaucoup de choses, hein) avec qui je n’ai jamais su créer un lien très profond d’amitié, sans tomber amoureux. Je remets en question le concept de relation amoureuse et d’amitié, je me rend compte que je suis plutôt dans une fluidité relationnelle qui fait que du moment où je crée un lien profond avec quelqu’un, je tombe presque inévitablement amoureux. Sauf des exceptions, j’imagine, et en vrai je ne saurais même pas citer quelqu’un que soit une exception dans ce sens là. La notion de relation sexuelle aussi est remise en cause, pour moi ce ne serait pas bizarre de coucher avec des amis, des potes. C’est peut être parce que je communique beaucoup avec mon corps, je n’ai pas encore la réponse à cette réflexion, et en vrai je ne sais même pas s’il en faut une, de réponse.

Par rapport à Alaïa, je ne me trompais pas quand j’écrivais qu’il y avait un joli paysage à voir avec elle, et peu importe le temps qu’on relationnera ensemble, on aura fait une belle balade tous les deux. J’aime sa manière de se comporter, en prenant soin des autres et en laissant les opportunités se présenter, en les accueillant quand elle sent qu’elles sont faites pour elle. Et en sachant dire non quand il s’agit de quelque chose qu’elle n’a pas envie d’expérimenter. J’ai envie de passer du temps avec elle, quand l’occasion se présentera, de passer des nuits avec elle, des nuits de câlins, de caresses et d’amour. 

Extérioriser

12h49 Nantes

Réfugié dans un Starbucks, en attendant ma réunion, je repense à hier soir.

Elle me cherche, ça me fait plaisir, néanmoins elle ne communique pas vraiment sur comment elle se sent, sur ses émotions.

Nous avons dormi ensemble, chez Léo “L’Ourson”.

Nous avons fait l’amour. Je me suis laissé aller plus cette fois.

J’avais vraiment envie d’elle. De lui caresser le visage avec le mien, de toucher sa peau avec ma peau.

J’ignore ses émotions. Ce matin je suis resté dans le lit et elle est partie travailler chez Elia, son autre amant.

Je me demande si lui il va bien, si tout ça lui convient.

Apparemment oui. Donc, je vis le moment présent, en explorant le monde et les personnes.

J’ai passé beaucoup de temps avec Léïla, ce matin, nous nous sommes promenés et n’avons pas arrêté de parler une seule seconde. Petit crush de ma part, je crois, comme pour Mathilda. Toutes les deux sont très jolies, gentilles et super intéressantes. Mais trop petites, je pense. Je ne connais pas leur âge, mais je ne veux même pas demander.

Après qu’Alaïa m’ait raconté d’avoir couché avec Shaul, de 15 ans plus qu’elle, ça m’a fait trop bizarre.

Bon, je vais à ma réunion.

Hasard, chance

 17h13, Nantes

Sophie, Amandine et Zhara. Mes 3 compagnes de voyage pour ce weekend à Nantes.

Au final j’y suis, j’en avais tellement envie que j’ai décidé de partir.

Ça me fait penser au voyage à Rome que j’avait fait en septembre 2014, pour rencontrer Sofia. Toujours en BlaBlaCar, mais cette fois je me laisse conduire par Sophie, journaliste pour l’Echo.

Amandine a 22 ans, elle fait du théâtre, originaire de Nantes, elle était à Paris pour une audition qui s’est bien passée. Elle ne parle pas beaucoup.

Zhara, pour le coup, n’arrête pas de parler. De son travail, elle a 59 ans et est styliste, du Maroc, des riads, de voyage. De temps en temps elle dit “c’est vrai hein”, et “c’est important hein”.

Elle parle du fait qu’il faut s’écouter, être attentifs aux choses qui viennent de l’intérieur de nous-mêmes.

Que le hasard n’existe pas.

Hasard en arabe veut dire “chance”, apparemment.

Je l’aime bien.

De mon côté, je n’ai pas d’attentes sur ce voyage.

Bien sûr, je pense à Alaïa. Bien sûr, j’aurais envie de passer du temps avec elle, toustes les deux.

Mais je ne pense pas que cela va se produire.

Léo est là aussi, ainsi qu’un autre amant à elle.

Je suis donc en mode observation, je me laisse guider par les évènements et je regarde le paysage. Pour une fois, je me laisse conduire.

En même temps, il n’y a pas autre chose à faire.

Je ne sais pas ce qu’elle attends e moi, si elle a des peurs, des inquiétudes, des attentes.

De mon côté j’aimerais bien passer du temps de qualité avec elle, le spectacle de ce soir va être bien.


18h44

Je viens de m’installer dans un restaurant pour manger quelque chose après m’être baladé dans le centre ville.

Je suis au comptoir d’un ramen.

Ce qu’elle a dans sa tête, je l’ignore. Alaïa ne me parle pas de ce qu’elle ressent depuis la deuxième fois qu’on a couché ensemble. Je me demande vraiment ce qu’elle envisage pour nous deux, ses envies.

Très probablement elle ne veut rien d’autre que des rencards, savoir m’aiderait bien à comprendre comment organiser mes émotions.

Ceci dit, je pars du principe qu’elle ne veut rien et qu’à chaque fois qu’on se voit tout est nouveau, comme (presque) si on se oyait pour la première fois et on n’avait pas passé des nuits ensemble.

Elle m’a dit qu’elle me diras sur le moment, si elle a envie de contact physique avec moi ou pas.

On verra, je reste à l’écoute.

Elle vient de m’écrire qu’elle veut bien qu’on se rejoigne. Je l’attends, comme j’attends encore mes gyozas.

Je me retrouve à penser à elle, c’est une belle sensation, j’apprécie beaucoup cette fluidité dans ce rapport.

Même si je ne connais pas ce qu’elle pense, ce n’est pas si grave que ça, je profite de la situation pour chercher les aventures, découvrir des lieux que je n’aurais pas visité, rencontrer des personnes que je n’aurais pas rencontré.

Allez, les gyozas sont arrivés.

martedì 2 maggio 2023

Alaïa

 25 avril 2023

Alaïa (je vais commencer à l’appeler par son prénom, ça me soule de lui donner un nom de moto) commence à rentrer de plus en plus dans mes cellules. Je ne l’avais pas prévu. Je commence à me demander comment elle va, à attendre des messages de sa part, à me soucier des réactions qu’elle peut avoir à mes phrases. Je crois que je commence à tomber amoureux, même si je me demande ce que cela veut vraiment dire. Peut-on être amoureux de nos amis ? De nos connaissants ? Sans vouloir construire quelque chose à long terme ?

Comment ça marche tout ça ? À 30 ans, je l’ignore encore.

Ce que je sais, c’est qu’il faut que je me protège, je ne peux pas m’attacher à quelqu’un comme ça. Même si je vis moment par moment, sans des vraies attentes, il y a des dynamiques qui se mettent en place. Et je sais qu’elle n’est pas amoureuse de moi. Elle m’a dit que pour le moment elle est toujours tombée amoureuse de personnes cis, même si elle est attirée et désire des personnes transmasc ou non-binaires.

Je ne peux pas m’empêcher de penser à elle, comme je lui disais ce matin, je me sens accepté et compris pour la personne que je suis, sans que cela fasse écho à des cis-patterns et que cela crée des frustrations dans l’autre personne.

Par contre elle n’est pas amoureuse de moi, elle a aussi d’autres amants (je ne connais pas le nombre exact, pour l’instant je sais qu’il y a Léo et un autre homme), on se connait depuis presque deux mois, c’est tôt. J’ai la mauvaise tendance à m’attacher vite, à tomber amoureux des belles personnes, je n’y peux rien. C’est comme ça. Je ressens la sensation d’une petite pression derrière le sternum, le coeur qui bat plus vite, la respiration qui se coupe à des moments, la chaleur dans mon corps. Mais je me rends compte que cela se produit que de mon côté. Oui, elle m’aime bien, elle me l’a dit, elle se trouve bien avec moi et elle est heureuse. Mais elle veut aussi qu’on y aille doucement, pour le bien-être de tout le monde.

Je comprends totalement et je suis aussi d’accord, mais c’est dur de se retenir.

Si on fait le parallèle avec le moto, c’est un peu comme le rodage, les premiers 500km il faut les faire moins vite, pour éviter que la moto même s’abime. Là c’est un peu pareil. Mais c’est vrai que ce n’est pas mon fonctionnement habituel.

Pour Laura j’avais fait 4 heures d’autoroute pour la retrouver à un moment où elle en avait besoin. Pour Sofia j’étais parti à Rome, en en faisant 6 d’heures de route, sans savoir si je l’aurais vue.

Je fonctionne par l’impulsivité de mon coeur. Je veux faire quelque chose, je la fais.

Mais là je ne suis pas seul, j’ai des responsabilités. La personne que j’aime est là et je ne peux pas faire des trucs au hasard juste parce que j’en ai envie. Je pense aussi que cela me permet de prendre plus en compte mes besoins, paradoxalement, d’y réfléchir davantage.

Mais qu’est-ce que j’aurais envie d’être avec elle en ce moment, de la serrer fort dans mes bras, de caresser sa peau.


Comme une grenouille dans un étang

 24 avril 2023

Je me suis mis en terrasse, avant de voir le film au cinéma. Comme hier, je prends la flotte.

Ses yeux commencent à être de plus en plus dans ma tête, dans mon coeur aussi. Si c’était pour moi, j’y serais allé, à Nantes.

Pour la revoir, passer la nuit ensemble et faire la fête, danser corps contre corps, nos visages proches, nos respirations qui se confondent.

Mais je ne sais pas ce qu’elle ressens. Ou mieux, je pense qu’elle ne ressens pas les même choses que moi, c’est juste comme ça.

Et donc je prends du recul, je me protège et en même temps je protège les autres.

Qu’est-ce que j’aurais aimé reprendre un covoit et faire ces 400km juste pour une nuit.

Ça me fait repenser au moi d’il y a 10 ans.

Mais je sens au profonds de moi-même qu’il ne faut pas le faire. Ce n’est pas le moment, ça viendra, comme je disais, il y a un beau paysage à découvrir.

Mais pas là toute de suite.

Elle me plait. Là, elle commence à me plaire vraiment. Je me sens si accepté, compris, désiré pour la personne que je suis. J’aime beaucoup son visage, ses yeux doux et forts. Elle me donne l’impression d’être une femme forte, plus grande par rapport à son âge.

Je me demande ce qu’elle a vécu.


domenica 23 aprile 2023

Aller au spectacle avec son amante et sa femme

 Il y a deux jours j'ai rencontré son amoureux, il a l'air sympa, mais après certains faits dont elle m'a parlé je me demande si cette relation lui fait vraiment du bien. Il est désorganisé, et apparemment pas trop fort en communication.

Me connaître ça l'a rassuré, il me faisait pas trop confiance au début au vu du fait que j'organise les cafés polyA. Chose que je peux tout à fait comprendre, comme si j'organisais juste pour draguer les jeunes filles qu'y participent.

Hier soir on est allés voir le Rocky, Gilles y jouait. On était aussi avec Hélo, Marine et Guillaume, le garçon qu'on a connu à l'anniversaire de Vincent.

C'était très très très drôle, j'ai passé une belle soirée avec eux.

Depuis le début les acteurs m'ont fait des blagues dirigées directement à moi, on a fait des trucs douteux avec Hélo et Harley, ils ont parlé de mon éjaculation (si seulement iels savaient !) et fait allusion au fait de venir au spectacle avec son amante et/ou sa femme. Et bien, c'était mon cas.

J'ai dormi avec Harley, nous n'avons pas fait l'amour, j'aurais bien aimé, mais il était très tard et le lendemain elle partait tôt. En toute sincérité je ne sais pas comment exprimer mon envie physique sans que cela dérange l'autre, ce que je fais normalement c'est de caresser le corps de l'autre, l'embrasser et voir les feedback. Si les mains commencent à voyager sur les corps, alors je les suis et je me laisse guider. Mais je sais que chaque personne fonctionne de manière différente et peut être il faudrait verbaliser plus.

On à dormi enlacés, qu'est-ce que j'adore dormir comme ça, avec quelqu'un dans mes bras, avec sa bouche proche de ma poitrine, son respire sur mon cou. Mes mains qui lui caressent ses cheveux, son dos, ses épaules.

Je me demande ce qu'elle cherche en moi, elle a peur qu'on s'attache trop vite, mais notre relation n'est pas non plus exclusivement sexuelle. Elle est douce, plus timide de ce que je pensais. Parfois on se regarde dans les yeux et je me sens rougir, je l'aime bien.

Je pense qu'elle m'aime bien aussi.

Parfois j'ai peur d'être trop intense, pour cela je cherche de ne pas être trop envahissant, mon impulsivité me ferait vivre les choses à 200%, passer du temps ensemble, faire l'amour, voyager, s'embrasser, se caresser, aller boire des cafés, des verres de vin, rentrer et faire encore l'amour jusqu'à pas d'heure. Mais je me souci tellement des émotions et du bien-être de l'autre que je ralenti, j'observe, j'analyse (peut être trop, peut être pas assez). J'aurais juste envie de ne pas avoir peur de la brusquer, d'être trop envahissant ou de faire peur.

Ce matin elle est partie, elle restera aux pays basques pendant deux semaines, le temps des vacances scolaires, sa fac est fermée et elle en profite. Je pense qu'elle va me manquer. En général, c'est dommage qu'elle vive dans un quartier de Paris loin de chez moi, elle est dans le 19e, porte de la Chapelle, la fameuse colline du crack. Autant dire que ce n'est pas le meilleur des arrondissements, ça craint assez.

Ça ne doit pas être évident pour elle, à presque 22 ans, en études, loin de sa famille. Qu'est-ce que je fesais moi à 22 ans, il y a 8 ans ? C'était en 2015, je connaissais Hélo, je travaillais dans l'animation, je vivais à fond ma vie (comme aujourd'hui d'ailleurs), je commençais à fumer, à gagner des sous, à partir petit à petit de ma famille.

Harley me fait penser un peu à Laura, mon ex qui jouait aussi au conservatoire, qui vivait loin de chez moi et qui était très fragile. C'est grâce à Laura que j'avais commencé à penser plus à moi, je m'était détruit avec elle et reconstruit après elle.

En 2015 j'avais aussi eu ma mastectomie, à l'époque j'étais avec Sofia, le grand amour de ma vie que j'aime encore et j'aimerai toujours. J'aimerais bien la revoir un jour, prendre de ses nouvelles, savoir qu'elle est heureuse. J'espère qu'elle passera à Paris un jour.

Ma vie ici commence à prendre une forme que j'aime bien, dynamique et avec beaucoup de belles rencontres.

J'espère aussi qu'avec Harley on passera encore des beaux moments, peu importe la forme que cela prendra, que ce soit des concerts, de la piscine, des câlins, du sexe, de l'amour, des débats.

En ce moment elle est dans son covoit, je pense fort à elle et me demande si elle pense à moi, je me demande ce qu'elle pense de moi. Est-ce qu'elle a peur ? Est-elle heureuse ?

C'est ça qui m'intéresse le plus.

Le cœur passionné d'un adolescent et l'esprit d'un adulte attentionné

 Et avant hier on a dormi ensemble, nous nous sommes longuement caressé.es la peau. J'adore ces caresses. Les doigts qui effleurent la peau et celle ci qui réagit avec des frissons instinctifs.

De la douceur, et un un certain lâcher prise, comme tu dis.

J'ai ressenti aussi ce sentiment de légèreté qui envahit l'esprit et le corps. Le cœur passionné d'un adolescent et l'esprit d'un adulte attentionné, je balance ces deux aspects pour que tout le monde puisse passer les meilleurs moments de sa vie.


Après le concert, nous nous sommes retrouvé chez elle. C'est la troisième fois que je dors dans son lit, la dernière avait été très douce, nous n'avions pas fait l'amour, elle m'avait demandé un câlin et nous nous sommes endormis comme ça, elle était épuisée de la soirée.

Je me demande ce qu'elle ressent, ce qu'elle pense. Elle ne communique pas trop sur ses émotions, parfois elle ne parle pas, le regard reste toujours doux.

Je me rends compte que je commence à attendre d'avoir de ses nouvelles, de savoir comment elle va, quelles émotions traversent son cœur et son âme, j’aime bien cette sensation.


Je me suis senti encore plus à l’aise dimanche soir, je connais plus les réactions de ta peau, de tes yeux, de ta bouche. Qu’est-ce que j’aime ta bouche. Quand tu m’embrasses, quand tu parcours mon corps pendant que tes mains caressent ma peau. Je me sens ivre et chaud, comme après deux verres de vin rouge, et j’ai juste envie de t’embrasser encore plus et de te faire du bien. Je me sens apprécié, désiré, et c’est une sensation qui manquait un peu dans ma vie.

J’adore tes yeux, ils sont doux, tendres, tu as un regard qui est comme un baume pour les muscles fatigués. Et en même temps il est si sensuel qu’encore une fois, j’ai juste envie de t’enlacer, de t’embrasser, de tracer des lignes imaginaires avec la pointe de mes doigts sur ton dos, tes épaules, ton ventre. Merci pour ces moments, c’est beau de les partager ensemble.

Du recul et le gap

10 avril 2023 - Nogent-sur-Marne

Je l'ai vue il y a 4 jours.

Je pense à ses caresses, à sa bouche, à ses mots.

C'est vrai que tout a été très tendre, mais je me demande si je peux vraiment avoir des rapports avec des personnes que je ne verrai que ponctuellement.

Oui, j'ai passé un bon moment, c'était beau et excitant, c'était nouveau, c'était doux.

Mais après ? Elle se sent comment aujourd'hui ?

Ça lui arrive de penser à ma peau ?

As-t-elle vraiment passé un bon moment avec moi ?

Elle m'a dit qu'elle s'est sentie respectée et désirée, et moi aussi.

C'était même presque trop tendre, je me demande si c'est à cause de la différence d'âge.

Huit ans de différence, entre 22 et 30, c'est quand même un bon gap. Elle étudie encore, moi je travaille ; elle est en coloc et moi je suis marié et en location.

Je pense que j'avais juste envie d'être désiré et trouvé attirant par quelqu'un d'autre que la personne avec laquelle je partage ma vie depuis 6 ans.

Et c'est ok, ça ne me dérange pas, j'avais besoin de ça.

Mais c'est sûr que je ne suis pas amoureux d'elle.

J'explore les possibilités du monde, de manière éthique et en respectant les autres êtres humains.

Je me demande de quoi on parlerait si on se retrouvait devant un café maintenant.

Je lui demanderais ce qu'elle a fait ce fin de semaine, mais après ? On pourrait avoir des conversations profondes ?

Comme quand on a lu des extraits de certains de ses livres.

J'ai beaucoup apprécié ce moment.

J'avoue, j'ai un peu envie de la revoir, même si ce n'était que pour des câlins.

Harley, mais pas de permis moto

7 avril 2023 

Tu vois la métaphore de la moto ? Celle dont je parlais hier ? Là j’ai l’impression d’avoir commencé à comprendre au moins comment changer de vitesse.

Imagine tu as une super moto

“Attends, mais quelle moto ?”

Une Harley Davidson, quand même. Tu vois qu’il y a du potentiel, t’aimerais bien te balader avec, passer un bon moment car tu vois qu’il va y avoir un bon temps et un beau paysage.

Par contre tu n’as pas de permis moto, et tu ne sais pas conduire de moto non plus.

Tu as trop envie de cette Harley, mais tu as un peu peur, vu que tu n’as pas du tout l’habitude, tu as toujours conduit des voitures. Et tu sais que si t’accélères tu vas finir par tomber fesses en arrière, et te faire mal, et faire inquiéter les personnes qui t’aiment.

Voilà la métaphore de la moto. Bien sûr, il s’agit d’une personne en chair et os.

On va l’appeler Harley, juste pour garder l’anonymat. Donc, Harley et moi, on se connaît depuis un mois, on s’est vus 5 fois, les 2 premières lors d’un café polyA que je co-organise. C’est Chloris qui me fait remarquer le fait que cette fille qui a froid et reste un peu silencieuse est super intéressante. Je suis d’accord, même si physiquement elle ne m’attire pas beaucoup, je me dis qu’elle doit être quelqu’un de bien et ça vaut la peine de la connaître. Mais comme je ne suis pas physiquement attiré, je ne me pose pas trop la question et je laisse les choses se faire.

En y réfléchissant je pense que ce soit ça qui me bloque un petit peu dans la fluidité de la chose, mais on va y revenir après.

Un soir je lui demande si elle vient à une soirée en non-mixité de la Flaque, à Paris, mais au final on n’arrive pas à se croiser. Deux jours après le deuxième café polyA auquel elle participe, elle me propose de la rejoindre à un festival féministe pour voir un drag show. J’arrive dans la pièce, on se croise pendant qu’elle descends des gradins et je salue un pote à elle. Quand elle revient elle se met toute de suite à côté de moi, je ne comprends pas trop, et à la toute fin elle me fait un super câlin en se blottissant contre moi. Je ne sais pas trop comment prendre la chose. On va tous les trois à prendre un verre et en partant elle me dit que je peux passer à son appart quand je veux.

Je ne sais pas trop ce que je veux, en vrai je pense que je veux juste flirter avec quelqu’un à qui je plait, car pour l’instant il n’y a pas trop de passion de ma part, beaucoup de tendresse oui, mais pas de passion.

Le lendemain elle me propose d’aller au conservatoire où elle est en train de faire des répétition de son instrument, on se retrouve dans une toute petite salle, elle joue, très douée, je suis admiratif. Je me demande à quoi elle pense pendant qu’elle joue.

Au final on sors de la petite salle, on se fait un câlin, nos visages sont proches et je sens mon corps trembler (même si encore pas de passion, juste un tiède feu de camps), elle me demande si elle peut m’embrasser, je lui dit oui et je l’embrasse.

Baiser très tendre aussi.

Deux jours après elle me demande si je veux passer chez elle pour la nuit. Je suis un peu surpris, et d’un autre côté je me l’attendais. Je me rends compte que j’ai envie de faire l’amour avec elle, ou juste de se faire des câlins, en tout cas d’être intimes.

J’en parle à Chloris, elle n’est pas très d’accord, ça lui semble que ça va trop vite. Et je suis d’accord avec elle, je me sens transporté par des vagues et je n’arrive pas à bien nager. En même temps j’ai envie d'adrénaline, j’aime plaire aux gens. J’aime le toucher, les baisers, les caresses.

Jeudi (hier) avant d’aller à un autre café polyA je propose à Harley de se voir un peu avant, je lui dit que la chose va trop vite pour moi et je ne sais pas trop comment m’y prendre. Surtout que moi je ne veux pas de prise de tête et je ne sais pas ses attentes à elle. Elle me dit qu’elle est à l’écoute de mes besoin, elle n’a pas d’attentes particulières, ni sentimentales, relationnelles ni sexuelles, elle se laisse porter par ce qu’elle se sente de faire.

Ensuite on rejoins l’évènement, et quelques minutes après il y a aussi Chloris qui vient, Gilles, Alexis, Vincent et Barbara sont déjà là, ils sont arrivés un peu avant moi.

Il y a aussi Aurélie, mega crush sur elle depuis le mois dernier, mais elle ne cherche pas de relation en ce moment, en tout cas très contente de me revoir, et moi aussi de la revoir. On papote beaucoup, on se mets à jour sur ce qu’on a fait pendant le mois dernier.

On sort en terrasse pour fumer, Gilles, Aurélie et moi et on voit que Chloris est arrivée. On parle beaucoup, sur la table on doit être au moins une dizaine de personnes et Harley est restée dedans parler avec une fille qui a un crush sur elle.

Mon questionnement me ronronne dans la tête, vrombit comme une ruche, je ne comprends pas trop. Peut être je n’arrive pas à concevoir trop le fait de coucher avec quelqu’un qui me plaît jusqu’à un certain point, ou du moins duquel je ne suis pas amoureux. Je n’ai pas du tout d’expérience en cela, mais j’ai quand même très envie d’elle, de lui faire plaisir et de prendre du plaisir, de passer un moment doux tous les deux.

Du coup j’expose de manière générique et générale le sujet aux personnes (que je connais déjà depuis des mois) à table, juste en parlant de la métaphore de la moto.

Je ne veux pas forcément de réponse, verbaliser me permet de mettre à plat mes pensées, de les concrétiser, de les rendre vraies.

Je leur dit que j’ai très envie de passer du temps avec elle, mais peut être j’ai aussi besoin qu’on prenne du temps. Au final je pense que je suis arrivé à la conclusion que je vois notre rapport comme un rapport amical, ou au moins pour le moment, c’est peut être ça la tendresse que je ressens. Je l’aime vraiment bien cette fille.

J’aime ses idées, j’aime sa manière de penser, j’aime comme elle joue de la musique. J’aime sa passion dans ses engagements, j’aime ses valeurs.

On a parlé aussi de safe sex, et apparemment Harley se fait dépister régulièrement, donc à priori pas de soucis.

Il faudra que je lui demande, quand même.

Quand on termine la discussion, pas claire de ma part, car garder l’anonymat ne me permet pas de tout dire comme je voudrai, Chloris me dit que si ce soir j’ai envie de rester chez elle il n’y a pas de problèmes.

Je ne sais pas trop, j’aimerais bien rentrer avec Chloris aussi à la maison, passer du temps ensemble, hier elle n’était pas là. Donc je n’ai pas encore décidé.

La soirée continue, je parle aussi avec Vincent, je trouve ce garçon très beau, mignon et intelligent. Il pourrait me faire douter de ma sexualité. Je scanne un peu tout le monde en fait, pour comprendre ce qui me plait et ce qui ne me plait pas, c’est un exercice intéressant. Je n’ai bien sûr pas envie de coucher avec tout le monde, j’aime bien juste le fait de me sentir désiré, de flirter, de jouer avec les regards.

Tout simplement d’explorer le champs des possibilités comme un astronaute parmi les étoiles.

Chloris me dit qu’au final elle va rentrer avec Gilles, je la comprends, ça fait plusieurs jours qu’ils ne se sont pas vus, je la vois heureuse et cela me comble profondément. Je sui ému, ils sont si beaux tous les deux, Gilles est si gentil avec elle, si attentionné, ça se voit qu'il l’aime, et je le comprends, car moi aussi je l’aime profondément.

Donc ils partent, moi je reste là, à parler avec toutes ces magnifiques personnes (sauf un gars vraiment relou). Harley est aussi dehors en terrasse, elle a pu passer du temps avec Chloris et cela a rassuré tout le monde.

On part chercher à manger, et je parle avec Harley du fait que si elle est d’accord je peux rester dehors cette nuit sans problème, ça lui fait plaisir.

On fini notre petit repas, et quelques minutes après on part tous les deux, moi je vais chercher mon scooter et elle son vélo. Je me perds dans les rues de Paris, direction centre nord. Arrivé presque à l’entrée de l’autoroute elle m’appelle, on se retrouve devant chez elle, je gare le scooter, je met le U et on rentre.

13e étage, elle me dit de bien le retenir, au cas où un jour j’en aurais besoin. Je ne comprends pas trop mais je trouve cette phrase assez mignonne.

On arrive en haut, elle ouvre la porte de son appart, elle laisse son vélo juste sur le palier (je crois, ou à l’intérieur ? Je ne me souviens plus). À l’intérieur il y a son pote Pablo qui travaille pour un concours de master. Ah, je me souviens que dans cette histoire c’est moi le daron, avec Harley on a 8 ans d’écart et en vrai ça me fait un peu bizarre. Je vois qu’on a pas le même rythme de vie, même si les discours qu’on peut faire sont assez sur la même longueur d’onde.

Pablo continue à faire son travail, nous on va dans la chambre d’Harley. Il y a des clitoris partout, en petite statuette, en illustration, des impressions 3D, des peintures, ses boucles d’oreilles. On est entourés du symbole de la lutte au patriarcat et la revendication féminine suite à des siècles d’oppression. Cela me fascine et fait peur en même temps. Ça me frappe fort et je ne sais pas trop comment me ressentir. Plein de choses sont liées au sex dans cette chambre, les livres, les affiches, plein de petites citations féministes accrochées aux murs. Je me sens un peu bourré. Harley commence à préparer ses choses, le lendemain elle a un train pour Rennes qui part à 7h30 de Montparnasse. Autant dire que nous n'allons pas beaucoup dormir, vu que l’horloge marque 1h30 et qu’elle devra se lever à 6h30 maximum. Elle me dit que je peux rester ici la matinée, mais je lui dit que je partirai avec elle, je ne suis pas trop à l’aise à rester tout seul dans une maison que je ne connais pas avec des personnes que je n’ai jamais vu (ses 3 colocataires).

En plus il faut que j’aille nourrir les chats le matin, mes petits bébés.

Je lui demande s’il y a moyen que je me lave, elle me donne une serviette et je vais dans la salle de bain. Je galère avec l’eau de la douche, je n’arrive pas à la mettre plus froide. Et j’en aurais besoin pour calmer mes pulsions. J’ai très envie de l’embrasser, de lui retirer ses vêtements et de lui faire l’amour doucement, passionnément, en prenant le temps de tout bien faire, de tout bien demander, d’écouter chaque respiration, d’être réceptif à chaque course des mains sur la peau.

Je sors de la douche, en remettant mes boxers de la journée, je me sens à nouveau sale mais c’est la seule chose que je peux faire. Elle se change, en restant avec sa culotte beige toute simple et en mettant un t-shirt noir.

On se met sous les couettes et on joue un peu avec la lumière led du plafonds, en changeant les couleurs, en baissant la luminosité et l’intensité.

À un moment donné je lui donne la télécommande de la lumière et elle l’éteint (peut être, ce souvenir est flou dans ma tête).

Elle se blotti dans mes bras, on commence à s’embrasser, je ne sais pas trop comment faire, c’est toujours un mystère les premières fois, j’ai envie de faire plaisir à l’autre, à elle à l’occurrence, en faisant les bons mouvements, des choses qu’elle aimerait bien recevoir.

Je lui demande si je peux lui embrasser les seins, mon respire se fait plus rapide, et le sien aussi. Je parcours son cou, ses bras, son visage, ses seins, ses côtes avec mes lèvres qui ont soif de son corps.

Je me sens bien, je ressens encore la tendresse du début, je m’était dit que peut être en faisant l’amour ce serait évolué en passion plus forte, mais non, ça reste très beau et très tendre.

On prends notre temps, je lui enlève son t-shirt, je continue à embrasser sa peau. Elle m’embrasse aussi, elle me caresse le dos, les épaules, elle fait courir ses mains tout le long de ma colonne vertébrale et ça me donne des frissons de plaisir.

J’approche ma main de son entrejambe, en lui demandant si je peux la caresser. Elle me dit oui, je commence donc à la caresser, doucement, avec des mouvements lents de ma main. Pendant que mes lèvres sont encore en train de l’embrasser. Je ne comprends pas si ce que je fais est bien pour elle, du coup je lui demande si tout va bien, comme elle ne verbalise pas ce n’est pas évident pour moi. Il faut que je sois à l’écoute de chaque changement de respiration, de micro-mouvement de la peau et sursaut de ses muscles.

De temps en temps on se regarde, c’est beau.

(...)

Je pose quelques instants ma tête sur son ventre, elle me caresse les cheveux. Ensuite je remonte vers elle, on se fait un câlin, je passe aux toilettes, je reviens, et c’est dodo dans les bras l'un de l'autre.

Il tizio strano, Balavoine et cadavres

 24 mars (21h22) Fontenay-sous-Bois

Je n'ai pas écrit depuis 20 jours, ça fait beaucoup là.

En vrai ces 20 jours se sont bien passés.

Quelques montées de jalousie, mais rien de dérangeant. Je commence à m'habituer, comme toujours.

Je prends du recul par rapport à mes sentiments, à leur puissance. Mes émotions sont comme un cheval sauvage, libres et sans limites ; j'apprends à les apprivoiser.

J'apprends à me balader avec ces émotions, c'est un beau voyage.

H. est partie en weekend avec G., son amoureux, moi je suis à Paris (bon, à Nogent, mais c'est pareil) et pour la première fois je ne ressens pas des sensations désagréables. Je veux dire que je suis à la fois content qu'elle puisse se ressourcer en Normandie (elle a besoin de se reposer) et je ne cherche pas à remplir mon temps juste pour le remplir. J'en profite plutôt pour prendre soin de moi, pour faire des choses que je n'aurais pas fait normalement.


Un tizio accanto. Sulla 70ina, forse di più, mi parla. Un vrombio nel caos del Village, c'è la partita.

Non capisco niente di ciò che mi dice, sarà mezz'ora che parla. Ho capito solo"cadavre", "Balavoine", "nouvelle génération", avrebbe potuto parlami di tutto, non ho capito un bel niente.

Cerco di scappare.

Mangia una banana split, il gelato si sta sciogliendo sempre di più.

Spero che finisca presto, volevo parlare un po' di questi 20 giorni, ma sono catturato in questi suoni che escono dalla sua bocca. Deve essere un uomo solo. Deve aver passato una vita difficile. Parla in francese, eppure non capisco niente di niente, parla nella sua barba. 

Un tono grave e basso di volume, quando intorno gli altri clienti parlano a voce alta e esultano per la partita.

Finisce la banana, vuole offrirmi da bere, insisto per un no, non ho voglia di continuare ad ascoltarlo. Povero nonnino. Mi fa un po' pena. Continua imperterrito. Mi sa che scappo, ma avrei voglia di un'altra birra.

Chissà che racconta.

Ora mi parla di un amico che gli ha regalato un medaglione con una moneta degli Stati Uniti e John Kennedy.

I vecchi spudorati. Avrebbe potuto confessarmi una marea di crimini, ha parlato un sacco di volte di omicidi e pistole. 

Rimango interdetto.

Soprattutto perché non capisco nulla.

Ogni tanto fa delle pause, mi ripropone un bicchiere.

Mi chiede se scrivo un testamento o una lettera d'amore.

"Ni l'un ni l'autre".

Alla fine ho scritto un bel po', ma su un vecchio che mi racconta i suoi 70 anni.

Si è preso un caffé americano, aiuto, mi sa che scappo.

Lo finirà? Non lo finirà? Chissà.


(23:00)

Au final j suis parti, je lui ai dit que j'allais payer mon addition. Il m'a demandé mon prénom et il avait l'air tout content que quelqu'un l'ait écouté.

Je suis allé payer, après je suis passé aux toilettes et je l'ai récroisé, il m'a montré sa casquette originelle de NY, tout fier.

Je pars vers le scooter, je reste fumer ma vapote quelques minutes et quand je fais pour partir je le vois sortir du bar.

Au final on est partis au même moment.

Quando le persone passano

 5 marzo (21h05) Nogent

E mi rendo conto che riesco a scrivere
solo quando sono in un bar
quando le persone passano, parlano tra di loro
o il mondo in ogni caso fa il suo corso
mentre io sono in pausa
con un caffé davanti, che si raffredda
troppo velocemente.

Volevo limitarmi a fare il riassunto della giornata,
ma alla fine flemme
cerco ancora di capire cosa sento dentro.

E non capisco bene

Nouveau cahier - contexte

 3 mars 2023 - Nogent

J'ai tendance à commencer plein de cahiers et à jamais les terminer.

Je me suis donc dit qu'il fallait commencer avec un contexte et une sorte d'objectif.

Dans ce cahier je parlerai de mes émotions et sentiments qui m'évoque l'expérience du polyamour. Cela a marqué un changement dans mes habitudes, dans mon rythme et il va falloir que je me plonge dans mon coeur et ma tête pour voir ce qui se passe.

Tout comme Toru Watanabe, j'ai besoin d'écrire pour mieux me comprendre. J'ai besoin de prendre le temps de mettre noir sur blanc et paraphraser tous mes discours intérieurs.

La Gnometta, en ce moment, s'est mise entre mes bras et ce n'est pas évident d'écrire comme ça, mais bon, on fait comme on peut.

Heureusement qu'elle est là, quand je suis seul pour la nuit et s'endormir devient difficile.

Son petit corps poilu blotti contre le mien est apaisant, et son ronronnement encore plus.

J'en profite aussi pour tracker mes changements d'humeur suite aux injections, ça va être intéressant de découvrir des patterns.

J'ai un petit sentiment de mélancolie, mélangé à de la tristesse et à un peu de vide.

Le petit vide que je cherche toujours à remplir avec les autres personnes, avec l'amour qu'iels peuvent me donner.

Je ne parle pas que d'amour romantique, mais d'amour en général. C'est comme si ma batterie se déchargeait super vite et si j'avais besoin d'un refill d'amour souvent.

Maintenant il y a aussi Paupiette qui s'est rapprochée à moi, étonnement très proche de la Gnometta. Je me demande si elles perçoivent ma soif d'amour et si elles m'en donnent consciemment. 

Qui sait.


23h11 Nogent

Je suis dans le lit, mon humeur va beaucoup mieux par rapport à hier soir. Beaucoup de choses ont changé depuis quelques mois et je fatigue à croire qu'on soit déjà au mois de mars.

Parfois j'ai peur de trop réfléchir, de trop me prendre la tête, mais en même temps j'en ai besoin.
J'en ai besoin pour comprendre les choses et le monde dans lequel je vis.

Héloïse est à côté de moi, elle regarde des vidéos sur Instagram et la Gnometta vient de partir de mon côté. Je me demande pourquoi j'ai si besoin de contact, de la peau de l'autre, comme une ancre qui permet au navire de rester en place, le contact me fait rester en place, permet à mes pensées de s'arrêter et d'être dans le moment present.

lunedì 2 gennaio 2023

Lo sai

Dal 2014 sono quasi 10 anni ormai.
La dislessia da tastiera mi stava facendo scrivere "romani" invece di "ormai".

È terribile, mi rendo conto che faccio fatica a scrivere italiano, mi sono talmente immerso in questi ultimi tre anni nello studio e nella vita qui, che avevo tagliato ogni ponte con le mie origini. Mi manca un po'.

E tu mi manchi sempre. 
Ti penso ogni giorno, da 6 anni a questa parte. Sei entrata nei miei sogni senza chiedere il permesso spesso e volentieri.
Hai fatto l'acrobata tra i miei capelli, i miei occhi, le mie labbra e il mio cuore come nessuno mai.

Ho finalmente messo la testa fuori dall'acqua, per davvero.
Ma prima mi sono avvicinato alla bolla.
La famosa bolla nella quale avevo rinchiuso tutti i miei sentimenti fino a scoppiare. Verso la quale mi immergevo fottendomene della pressione dell'oceano, ma facendo i conti poi con la risalita.
Mi ci sono avvicinato, l'ho abbracciata ed è scoppiata. Mi sono ritrovato con te tra le braccia e siamo risaliti.

Non so più che persona tu sia diventata adesso. Mi sono sempre fatto un sacco di scrupoli per chiederti quello che fai e non fai, cercando di mantenere un fragile equilibrio, sapendo che se mi fossi avvicinato troppo avrei finito per essere preda delle mie emozioni.

Non so più che persona tu sia adesso. Se sei sempre la stessa con cui si possono contare le mattonelle del bar o ritrovarsi in Thailandia, sulla spiaggia al tramonto.

E non voglio ripiombare così, come se niente fosse accaduto in questi 6 anni. Ma sei ancora lì. Corri ancora tra i miei alveoli. E quando ripenso a dei ricordi insieme ho caldo allo sterno e mi viene da sorridere.

Non voglio ripiombare così, penso che se non avessi avuto nessuno in questo momento sinceramente l'avrei fatto.

Tutto questo è solo per dirti che per me sei ancora lì, la bolla è stata liberata e non poteva esserci sensazione più bella. Non poteva esserci sensazione più bella di accettare quello che sento ancora dopo anni.

Compersion

Une belle période est en train de commencer, j'en suis convaincu.

Je pensais être stagnant, de tourner en rond, puis j'ai commencé mon master. J'ai été accepté, déjà, et je l'ai terminé avec des bonnes notes et un travail dont je suis fier. Ensuite, le CDI. 

Le rêve, pour quelqu'un qui vient d'où je viens. Quelqu'un avec mon passé.

Je me dis qu'alors je compte vraiment quelque chose.


Quelques mois avant, toi qui me dit que tu ne sais plus comment tu sens, qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Il s'est passé un truc avec un collègue à toi, et ton cœur a sursauté, tes anches aussi. 

Tu ne sais pas comment te sentir vis-à-vis de cette chose. Et moi non plus.

Avril/mai 2022, j'étais perdu, j'avais plus confiance ni espoir que les choses allaient s'arranger. Du coup j'ai pris RDV avec une psy trouvée au hasard sur Doctolib. 

Ça a été le début de la sortie de cette situation de merde.

Pas qu'elle m'ait aidé directement, on a pas du tout travaillé sur comment me rapporter à toi. Ce n'était pas non plus mon souhait. Je voulais travailler sur moi.

Entraîner ce chevalier avec l'heaume en cuir et les jambières en paille. L'entraîner pour qu'il soit fort à défaut de son équipement et pour qu'il puisse un jour en trouver un meilleur, peut être une épée aussi.


C'est bon signe d'ailleurs que je me remette aussi à écrire, même si en français, surtout vu que je vais bien en ce moment. J'écris pas à cause d'une douleur, j'écris pour comprendre certaines choses, pour réfléchir, toujours comme Toru dans le livre.


Et donc, on en parle, et un soir du mois d'août tu me dis "Tu crois vraiment qu'on soit faits pour aimer une seule et unique personne ?"

"..." 

Je rigole à l'intérieur de moi, bien sûr que non ! Bien sûr que je pense qu'on peut et on a le droit d'aimer plusieurs personnes. Je rigole un peu parce que je t'avais parlé de ça il y a 5 ans, mais c'était peut être trop tôt pour tous les deux.

Tu ne sais pas à quel point cela me soulage, que tu ait envie d'explorer ta sexualité, d'aller voir d'autres gens. Parce que c'est ce que je ressens aussi. 

Je me rends juste compte que j'ai besoin d'être rassuré, que ce n'est pas un besoin dicté d'un manque ou une frustration, mais une envie de profiter des opportunités que le monde nous offre.

Je ne t'appartiens pas, tu ne m'appartiens pas.

On est mariés, on est libres et on s'aime.

C'est merveilleux.


Je sors de ma spirale de jalousie toxique dans laquelle j'étais rentré, je rentre dans une spirale vertueuse, qui me donne envie de créer, d'utiliser mon potentiel, de prendre soin de moi. 

De te draguer. De te séduire. De te montrer à quel point tu peux être bien avec moi.

Je te ferais lire ce texte d'ailleurs, je vais m'appliquer.

C'est de la compétition ? Peut être, mais sincèrement en ce moment ça ne me dérange pas. Si cela me permet d'être la meilleure version de moi-même pourquoi s'en priver.

Puis, je ne pense pas que ce soit QUE de la compétition, je pense que ce soit surtout envie d'explorer, de faire des choses. 

Ça me fait sentir plus jeun de 10 ans. Comme si j'avais encore 19 ans. C'est fou.

Et tout ça grâce au champs du potentiel que le monde nous offre.

J'ai envie de te draguer oui, mais j'ai aussi envie de séduire et draguer d'autres personnes. Et là ça va être plus compliqué, c'est un jeu que j'aime bien, mais dans lequel je ne suis pas super fort. C'est peut être pour ça que j'aime bien. 

I struggle. 

Et alors quand tu y arrives c'est encore mieux.


Ce soir tu es avec un autre, probablement en ce moment vous êtes en train de faire l'amour. Je ne sais pas trop comment me sentir par rapport à cette première. Il y a bien sûr une pointe de jalousie, je n'en suis pas super fier, néanmoins je pense que ce soit normal.

Je l'aime bien, et je suis super content que ce soit avec lui cette fois. Je pense que j'ai surtout envie de créer des occasions pour moi aussi, c'est ma prochaine étape.

Je pense qu'il y a aussi une pointe de peur. Qu'après tu ne veuille plus de moi, tout ça tout ça. Je crois que ce soit normal aussi. Il faut s'y habituer.

Ce qui est important est que je suis profondément d'accord avec le concept, et ça me met plus mal à l'aise de revenir à penser "comme avant".


Je viens de recevoir un message de ta part, ça me fait extrêmement plaisir. Que tu me dise que tout va bien, que tu m'aimes.

Si tu savais à quel point je t'aime aussi.

Si je pensais de t'aimer, là mon amour pour toi à clairement explosé les records.

Tu me permets d'être moi-même. Je te permets la même chose.

On se permet d'être nous-mêmes et on s'aime.

Peut être les deux choses sont étroitement liées.


Ce que je voulais dire quelques lignes plus tôt, c'est aussi que j'ai vraiment envie de développer ma compersion. Je me rends compte que c'est quelque chose que j'ai toujours eu naturellement, des anciennes relations étaient même étonnées du fait que je ne soit pas jaloux ou très très peu. Certaines avaient même le seum.

J'en ai marre de lutter pour être quelqu'un d'autre, je veux être moi-même, aussi dans les relations. Et si je ne suis pas jaloux, et bah, je ne suis pas jaloux, voilà.

Il se trouve qu'en ce moment je le suis un petit peu, mais j'aimerais bien être à nouveau comme j'étais. Être content, profondément heureux de ton bonheur.

Un autre aspect, est qu'il faut que je travail sur l'estime de moi-même, sur ma valeur, sur mes capacités, sur moi, au final. 

Merci pour cette opportunité.


On a franchis un cap, je le sens. 

Je t'aime comme jamais.

 

Une banane tombée d'un pommier

Je me sens comme une banane tombée d'un pommier. Je ne comprends pas ce qu'il se passe. Comment j'ai fait pour être né où je suis né, avec ces personnes comme famille et être tant différent d'elleux ?

Plus jeune je cherchais des réponses dans le mystique. Dans les vies passées, l'ésotérisme… 

Mon entourage ne me stimulait pas, ma ville était trop petite, il n'y avait rien à faire. Pas d'activités, pas de travail… je me retrouvais, les dernières années avant de partir à Paris, à écrire et griffonner dans des cafés. Tant j'avais rien à faire.

Pas de fac, je ne savais pas me choisir et certaines académies étaient jugée trop lointaines. Donc le tatouage, la naturopatie, le tourisme, le reiki, le massage, le brevet de sport. J’avais faim d'apprendre.