7 avril 2023
Tu vois la métaphore de la moto ? Celle dont je parlais hier ? Là j’ai l’impression d’avoir commencé à comprendre au moins comment changer de vitesse.
Imagine tu as une super moto
“Attends, mais quelle moto ?”
Une Harley Davidson, quand même. Tu vois qu’il y a du potentiel, t’aimerais bien te balader avec, passer un bon moment car tu vois qu’il va y avoir un bon temps et un beau paysage.
Par contre tu n’as pas de permis moto, et tu ne sais pas conduire de moto non plus.
Tu as trop envie de cette Harley, mais tu as un peu peur, vu que tu n’as pas du tout l’habitude, tu as toujours conduit des voitures. Et tu sais que si t’accélères tu vas finir par tomber fesses en arrière, et te faire mal, et faire inquiéter les personnes qui t’aiment.
Voilà la métaphore de la moto. Bien sûr, il s’agit d’une personne en chair et os.
On va l’appeler Harley, juste pour garder l’anonymat. Donc, Harley et moi, on se connaît depuis un mois, on s’est vus 5 fois, les 2 premières lors d’un café polyA que je co-organise. C’est Chloris qui me fait remarquer le fait que cette fille qui a froid et reste un peu silencieuse est super intéressante. Je suis d’accord, même si physiquement elle ne m’attire pas beaucoup, je me dis qu’elle doit être quelqu’un de bien et ça vaut la peine de la connaître. Mais comme je ne suis pas physiquement attiré, je ne me pose pas trop la question et je laisse les choses se faire.
En y réfléchissant je pense que ce soit ça qui me bloque un petit peu dans la fluidité de la chose, mais on va y revenir après.
Un soir je lui demande si elle vient à une soirée en non-mixité de la Flaque, à Paris, mais au final on n’arrive pas à se croiser. Deux jours après le deuxième café polyA auquel elle participe, elle me propose de la rejoindre à un festival féministe pour voir un drag show. J’arrive dans la pièce, on se croise pendant qu’elle descends des gradins et je salue un pote à elle. Quand elle revient elle se met toute de suite à côté de moi, je ne comprends pas trop, et à la toute fin elle me fait un super câlin en se blottissant contre moi. Je ne sais pas trop comment prendre la chose. On va tous les trois à prendre un verre et en partant elle me dit que je peux passer à son appart quand je veux.
Je ne sais pas trop ce que je veux, en vrai je pense que je veux juste flirter avec quelqu’un à qui je plait, car pour l’instant il n’y a pas trop de passion de ma part, beaucoup de tendresse oui, mais pas de passion.
Le lendemain elle me propose d’aller au conservatoire où elle est en train de faire des répétition de son instrument, on se retrouve dans une toute petite salle, elle joue, très douée, je suis admiratif. Je me demande à quoi elle pense pendant qu’elle joue.
Au final on sors de la petite salle, on se fait un câlin, nos visages sont proches et je sens mon corps trembler (même si encore pas de passion, juste un tiède feu de camps), elle me demande si elle peut m’embrasser, je lui dit oui et je l’embrasse.
Baiser très tendre aussi.
Deux jours après elle me demande si je veux passer chez elle pour la nuit.
Je suis un peu surpris, et d’un autre côté je me l’attendais. Je me rends compte que j’ai envie de faire l’amour avec elle, ou juste de se faire des câlins, en tout cas d’être intimes.
J’en parle à Chloris, elle n’est pas très d’accord, ça lui semble que ça va trop vite. Et je suis d’accord avec elle, je me sens transporté par des vagues et je n’arrive pas à bien nager. En même temps j’ai envie d'adrénaline, j’aime plaire aux gens. J’aime le toucher, les baisers, les caresses.
Jeudi (hier) avant d’aller à un autre café polyA je propose à Harley de se voir un peu avant, je lui dit que la chose va trop vite pour moi et je ne sais pas trop comment m’y prendre. Surtout que moi je ne veux pas de prise de tête et je ne sais pas ses attentes à elle. Elle me dit qu’elle est à l’écoute de mes besoin, elle n’a pas d’attentes particulières, ni sentimentales, relationnelles ni sexuelles, elle se laisse porter par ce qu’elle se sente de faire.
Ensuite on rejoins l’évènement, et quelques minutes après il y a aussi Chloris qui vient, Gilles, Alexis, Vincent et Barbara sont déjà là, ils sont arrivés un peu avant moi.
Il y a aussi Aurélie, mega crush sur elle depuis le mois dernier, mais elle ne cherche pas de relation en ce moment, en tout cas très contente de me revoir, et moi aussi de la revoir. On papote beaucoup, on se mets à jour sur ce qu’on a fait pendant le mois dernier.
On sort en terrasse pour fumer, Gilles, Aurélie et moi et on voit que Chloris est arrivée. On parle beaucoup, sur la table on doit être au moins une dizaine de personnes et Harley est restée dedans parler avec une fille qui a un crush sur elle.
Mon questionnement me ronronne dans la tête, vrombit comme une ruche, je ne comprends pas trop. Peut être je n’arrive pas à concevoir trop le fait de coucher avec quelqu’un qui me plaît jusqu’à un certain point, ou du moins duquel je ne suis pas amoureux. Je n’ai pas du tout d’expérience en cela, mais j’ai quand même très envie d’elle, de lui faire plaisir et de prendre du plaisir, de passer un moment doux tous les deux.
Du coup j’expose de manière générique et générale le sujet aux personnes (que je connais déjà depuis des mois) à table, juste en parlant de la métaphore de la moto.
Je ne veux pas forcément de réponse, verbaliser me permet de mettre à plat mes pensées, de les concrétiser, de les rendre vraies.
Je leur dit que j’ai très envie de passer du temps avec elle, mais peut être j’ai aussi besoin qu’on prenne du temps. Au final je pense que je suis arrivé à la conclusion que je vois notre rapport comme un rapport amical, ou au moins pour le moment, c’est peut être ça la tendresse que je ressens. Je l’aime vraiment bien cette fille.
J’aime ses idées, j’aime sa manière de penser, j’aime comme elle joue de la musique. J’aime sa passion dans ses engagements, j’aime ses valeurs.
On a parlé aussi de safe sex, et apparemment Harley se fait dépister régulièrement, donc à priori pas de soucis.
Il faudra que je lui demande, quand même.
Quand on termine la discussion, pas claire de ma part, car garder l’anonymat ne me permet pas de tout dire comme je voudrai, Chloris me dit que si ce soir j’ai envie de rester chez elle il n’y a pas de problèmes.
Je ne sais pas trop, j’aimerais bien rentrer avec Chloris aussi à la maison, passer du temps ensemble, hier elle n’était pas là. Donc je n’ai pas encore décidé.
La soirée continue, je parle aussi avec Vincent, je trouve ce garçon très beau, mignon et intelligent. Il pourrait me faire douter de ma sexualité. Je scanne un peu tout le monde en fait, pour comprendre ce qui me plait et ce qui ne me plait pas, c’est un exercice intéressant. Je n’ai bien sûr pas envie de coucher avec tout le monde, j’aime bien juste le fait de me sentir désiré, de flirter, de jouer avec les regards.
Tout simplement d’explorer le champs des possibilités comme un astronaute parmi les étoiles.
Chloris me dit qu’au final elle va rentrer avec Gilles, je la comprends, ça fait plusieurs jours qu’ils ne se sont pas vus, je la vois heureuse et cela me comble profondément. Je sui ému, ils sont si beaux tous les deux, Gilles est si gentil avec elle, si attentionné, ça se voit qu'il l’aime, et je le comprends, car moi aussi je l’aime profondément.
Donc ils partent, moi je reste là, à parler avec toutes ces magnifiques personnes (sauf un gars vraiment relou). Harley est aussi dehors en terrasse, elle a pu passer du temps avec Chloris et cela a rassuré tout le monde.
On part chercher à manger, et je parle avec Harley du fait que si elle est d’accord je peux rester dehors cette nuit sans problème, ça lui fait plaisir.
On fini notre petit repas, et quelques minutes après on part tous les deux, moi je vais chercher mon scooter et elle son vélo. Je me perds dans les rues de Paris, direction centre nord. Arrivé presque à l’entrée de l’autoroute elle m’appelle, on se retrouve devant chez elle, je gare le scooter, je met le U et on rentre.
13e étage, elle me dit de bien le retenir, au cas où un jour j’en aurais besoin. Je ne comprends pas trop mais je trouve cette phrase assez mignonne.
On arrive en haut, elle ouvre la porte de son appart, elle laisse son vélo juste sur le palier (je crois, ou à l’intérieur ? Je ne me souviens plus). À l’intérieur il y a son pote Pablo qui travaille pour un concours de master. Ah, je me souviens que dans cette histoire c’est moi le daron, avec Harley on a 8 ans d’écart et en vrai ça me fait un peu bizarre. Je vois qu’on a pas le même rythme de vie, même si les discours qu’on peut faire sont assez sur la même longueur d’onde.
Pablo continue à faire son travail, nous on va dans la chambre d’Harley. Il y a des clitoris partout, en petite statuette, en illustration, des impressions 3D, des peintures, ses boucles d’oreilles. On est entourés du symbole de la lutte au patriarcat et la revendication féminine suite à des siècles d’oppression. Cela me fascine et fait peur en même temps. Ça me frappe fort et je ne sais pas trop comment me ressentir. Plein de choses sont liées au sex dans cette chambre, les livres, les affiches, plein de petites citations féministes accrochées aux murs. Je me sens un peu bourré. Harley commence à préparer ses choses, le lendemain elle a un train pour Rennes qui part à 7h30 de Montparnasse. Autant dire que nous n'allons pas beaucoup dormir, vu que l’horloge marque 1h30 et qu’elle devra se lever à 6h30 maximum. Elle me dit que je peux rester ici la matinée, mais je lui dit que je partirai avec elle, je ne suis pas trop à l’aise à rester tout seul dans une maison que je ne connais pas avec des personnes que je n’ai jamais vu (ses 3 colocataires).
En plus il faut que j’aille nourrir les chats le matin, mes petits bébés.
Je lui demande s’il y a moyen que je me lave, elle me donne une serviette et je vais dans la salle de bain. Je galère avec l’eau de la douche, je n’arrive pas à la mettre plus froide. Et j’en aurais besoin pour calmer mes pulsions. J’ai très envie de l’embrasser, de lui retirer ses vêtements et de lui faire l’amour doucement, passionnément, en prenant le temps de tout bien faire, de tout bien demander, d’écouter chaque respiration, d’être réceptif à chaque course des mains sur la peau.
Je sors de la douche, en remettant mes boxers de la journée, je me sens à nouveau sale mais c’est la seule chose que je peux faire. Elle se change, en restant avec sa culotte beige toute simple et en mettant un t-shirt noir.
On se met sous les couettes et on joue un peu avec la lumière led du plafonds, en changeant les couleurs, en baissant la luminosité et l’intensité.
À un moment donné je lui donne la télécommande de la lumière et elle l’éteint (peut être, ce souvenir est flou dans ma tête).
Elle se blotti dans mes bras, on commence à s’embrasser, je ne sais pas trop comment faire, c’est toujours un mystère les premières fois, j’ai envie de faire plaisir à l’autre, à elle à l’occurrence, en faisant les bons mouvements, des choses qu’elle aimerait bien recevoir.
Je lui demande si je peux lui embrasser les seins, mon respire se fait plus rapide, et le sien aussi. Je parcours son cou, ses bras, son visage, ses seins, ses côtes avec mes lèvres qui ont soif de son corps.
Je me sens bien, je ressens encore la tendresse du début, je m’était dit que peut être en faisant l’amour ce serait évolué en passion plus forte, mais non, ça reste très beau et très tendre.
On prends notre temps, je lui enlève son t-shirt, je continue à embrasser sa peau. Elle m’embrasse aussi, elle me caresse le dos, les épaules, elle fait courir ses mains tout le long de ma colonne vertébrale et ça me donne des frissons de plaisir.
J’approche ma main de son entrejambe, en lui demandant si je peux la caresser. Elle me dit oui, je commence donc à la caresser, doucement, avec des mouvements lents de ma main. Pendant que mes lèvres sont encore en train de l’embrasser. Je ne comprends pas si ce que je fais est bien pour elle, du coup je lui demande si tout va bien, comme elle ne verbalise pas ce n’est pas évident pour moi. Il faut que je sois à l’écoute de chaque changement de respiration, de micro-mouvement de la peau et sursaut de ses muscles.
De temps en temps on se regarde, c’est beau.
(...)
Je pose quelques instants ma tête sur son ventre, elle me caresse les cheveux. Ensuite je remonte vers elle, on se fait un câlin, je passe aux toilettes, je reviens, et c’est dodo dans les bras l'un de l'autre.